Le « black-out alcoolique », une amnésie méconnue devant laquelle « nous ne sommes pas égaux »
En 2016, 20 % des adolescents disaient avoir vécu dans les six derniers mois une forme d’amnésie après avoir consommé de l’alcool.
C’est une chaleur « lourde et collante » qui l’a réveillée. Dans la tente bleu nuit, l’air était devenu irrespirable. « C’était comme me réveiller d’entre les morts », se souvient Isabelle H., alors étudiante en marketing de 23 ans. A côté d’elle, une inconnue sommeille. Alors commence pour la jeune festivalière d’un soir « le flot de questions sans réponse ». Comment est-elle arrivée là ? Qui est la personne à côté d’elle ? Où sont les amis avec qui elle a passé la soirée ? Et d’ailleurs, quand s’est terminée cette soirée ? Comment ?
C’était il y a deux ans : son « premier et seul black-out », une amnésie partielle ou totale due à la consommation d’alcool. Et avec lui, le sentiment « que tout s’effondre ». « Comme dans un dessin animé, quand le personnage continue de courir alors que la falaise s’est terminée, et chute dans le vide », dit la jeune femme, qui reconnaît avoir eu ce matin-là « la peur de sa vie ».