« La vague de morts de désespérance a continué de déferler sur l’Amérique blanche »
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Dans sa chronique hebdomadaire, Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde », évoque une étude-choc qui révèle une hausse de la mortalité prématurée dans la population blanche non diplômée américaine. Peut-être une clé du vote Trump à méditer.
EXTRAIT
CHRONIQUE. Terre d’innovation, les Etats-Unis exportent habituellement leurs tendances lourdes, technologiques, économiques, culturelles. Souvent pour le meilleur, parfois pour le pire. Peut-on empêcher la tendance Trump de franchir l’Atlantique ? Certainement. Encore faut-il prêter attention aux ressorts, moins visibles, du phénomène.
A l’automne 2015, une étude de deux professeurs d’économie de Princeton, Angus Deaton et Anne Case, publiée par l’Académie des sciences des Etats-Unis, a provoqué un petit électrochoc. Sous un titre plat, « La hausse de la morbidité et de la mortalité des Américains blancs non hispaniques à mi-vie au XXIe siècle », l’étude révélait une baisse constante de l’espérance de vie des Américains blancs âgés de 45 à 54 ans entre 1999 et 2013, contrastant avec la hausse de celle des Américains d’autres catégories ethniques et avec le reste du monde développé.
Par Sylvie Kauffmann (Editorialiste)